Le métier d'entrepreneur de travaux forestiers

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Le métier d’entrepreneur de travaux forestiers 

Interview par le CIPREF de Pierre Yves PLAT, entrepreneur de travaux forestiers en Saône et Loire 

Mr PLAT - ETF

 
Commençons par les présentations ! 
Je m’appelle Pierre Yves PLAT, j’ai 29 ans et je me suis installé comme ETF en 2014 à la suite d’un BPA « Responsable de chantiers forestiers ». Juste avant, je travaillais en usine, je coupais du verre à façon pour les fenêtres. Mais mon premier projet, c’était de reprendre la ferme de mon père mais ça n’a pas été possible. J’ai d’ailleurs un Bac et un BTS Agricole. 


Quelles sont les activités de l’entreprise ? 
Pour commencer, nous sommes 3 à travailler, puisque que mon père est salarié et que j’ai embauché un apprenti l’année dernière. D’avril à novembre, mon père travaille essentiellement sur l’activité de broyage d’accotements et de haies, c’est la partie agricole de l’entreprise. Pour les activités forestières, nous faisons du bucheronnage et du débardage de grumes et de bois d’industrie. On fait aussi un peu de vente de bois de chauffage. 


L’activité de bucheronnage est réputée pénible par la profession, quel est votre point de vue ? 
C’est vrai, mais on n’est pas tous sensibles aux mêmes choses. Comme je suis grand, mon dos est assez sollicité et c’est donc lui que je surveille régulièrement avec un ostéopathe. Pour compenser, j’utilise un guide un peu plus long pour les opérations de façonnage et de billonnage. Je sais que je travaille parfois avec des machines un peu trop grosses pour les petits bois, mais comme je pense que ce sont les plus polyvalentes, je n’ai jamais essayé de travailler avec une machine plus légère. Et comme la différence de prix est minime, je reste toujours sur les mêmes modèles. Dernièrement, j’ai récupéré une machine des années 70 qui fonctionne encore : la fumée, le poids, le bruit et les vibrations transmises aux mains n’ont rien à voir avec ce qu’on a aujourd’hui. Il me serait impossible de travailler une journée avec ça dans les mains. Ça rappelle les progrès qui ont été fait sur le matériel. 


Et par rapport au travail en extérieur, aux intempéries ?  
C’est la chaleur le plus pénible pour moi. Et même en adaptant les horaires, c’est ce que j’ai le plus de mal à supporter. A l’inverse, le froid et la pluie ne me pas de problèmes, à condition de manger chaud et au sec le midi et d’être équipé correctement bien sûr. 


Justement, en matière d’équipements, êtes-vous satisfait de l’offre ? 
Plutôt oui. Mes tenues de sécurité sont assez chères mais la qualité et le confort sont importants. Par rapport à la chaleur, à la pluie on a maintenant des produits très bien adaptés aux différentes conditions de travail. J’ai plus tendance à tester des nouveautés sur ce type d’équipement au contraire des tronçonneuses où je préfère les valeurs sûres. 


En moyenne, on estime le temps productif d’un bucheron à 1 500 h par an. Qu’en pensez-vous ? 
Je sais que je reste en moyenne 8 heures sur un chantier. Un peu moins l’été et l’hiver et un peu plus en mi saison, mais je n’ai jamais compté les heures de tronçonnage à part.  
Le plus important, c’est le temps d’accès à la parcelle. Au bout de 2 ans, j’ai changé ma vieille 205 contre un quad et un fourgon pour ne plus transporter mon matériel à pied. Je me souviens encore d’une parcelle que j’ai faite d’une largeur de 500 mètres pour 1,5 kilomètre de long et d’une autre où j’avais 2,5 kilomètres d’approche à faire en pente. On porte bien 15 kg de matériel et ce n’est pas pour faire de la randonnée. Après la journée de travail, lorsqu’il faut retourner au véhicule on a l’impression que le matériel pèse 2 fois plus et que le trajet est 2 fois plus long. 


Sur la fatigue qui s’accumule, comment la gérez-vous ? 
J’ai des périodes plus difficiles que d’autres mais je ne pourrais pas dire que c’est toujours au même moment de l’année. Il y a des chantiers plus fatigants que d’autres. Je sais qu’il faut ralentir quand le réveil du matin est difficile et que je n’ai plus la même concentration après le repas du midi.  


Autre chose à nous dire en matière de pénibilité ? 
Il y a l’odeur des gaz d’échappement de la tronçonneuse et de certaines huiles de chaines dont on ne parle pas souvent. Depuis quelque temps, je suis passé sur une autre huile 2 temps pour le mélange : elle est biodégradable mais surtout, elle ne sent pas trop mauvais.  Je n’avais pas fait attention à l’odeur jusqu’à ce que je doive réutiliser l’autre marque avec laquelle j’avais commencé. J’ai eu du mal à faire la semaine avec, les odeurs d’hydrocarbures me donnaient la nausée. Je pense qu’on devrait aussi plus faire attention à ce que l’on respire toute la journée en utilisant une tronçonneuse. 


Merci 
 
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Mail : cipref-bourgogne@orange.fr 

 

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